samedi 30 janvier 2010

Corporate Crazy Atmosphere

La semaine dernière, j'ai assisté au premier "Dîner Annuel"de ma vie (vous savez le dîner organisé par la compagnie pour se féliciter de l'année passée). Et je pense aussi au plus original, même si comparé aux autres années, ils ont été "carrément sages" (et j'approuve totalement, vous allez comprendre par la suite).

Nous sommes tous invités au No Sightboat Restaurant, un resto chinois de fruits de mer. Resto réservé, tables avec ton nom écrit sur une petite carte, j'ai un peu l'impression d'être à une mini bar-mitsva mais qu'avec des chinois autour de moi (impression unique je crois). A
mbiance trop bizarre, on est placé par département - mais nous on est aussi avec qq journalistes et stylistes de l'Officiel. Meme si petites blagues avec l'equipe, et photos,

jpeux pas dire qu'au début ma table soit trop la fête: y'a des écarts énormes entre les teams qui, gênées, se font des petits sourires, mais sont incapables de se parler. Pas loin de moi, y'a le nouveau styliste de l'Officiel: pour m'évader du silence radio à ma gauche, j'engage, ni une ni deux, la conversation avec lui. Sym(gapourien)pa. Grr je rage un peu, mes copains d'August Man sont à des kilomètres, et évidemment personne ne se lève. Je vais quand meme les voir, cf picture!


La super boss vient faire un ptit discours sur la mini-scène du genre "bravo pour cette année très difficile que nous avons vaincu blablabla"...j'ai envie de rire, tellement la situation est cocace. Là, où j'ai beaucoup moins envie de rigoler c'est lorsque je la vois donner à tout le monde des ptites enveloppes rouges...sauf à moi! Ces petites enveloppes sont en fait les "cadeaux" de Chinese New Year par la boîte aux employés qui sont là depuis plus d'un an...750$ en cash (ok en euro c'est la moitié), pas mal non? Deuxième truc rageant: j'avais passé la semaine à rechercher des sponsors pour la tombola de ce dîner, on en avait franchement pleins et au lieu d'en mettre un pour chacun, ils les ont regroupés par 10...et évidemment j'ai RIEN eu. tsss tsss. ;)

A défaut de me concentrer comme tout le monde sur ma petite enveloppe rouge, je choisis de me focaliser sur les plats; et quand on est dans un resto chinois, c'est pas le petit "entrée-plat-dessert", c'est 9 plats, les amis!!! Et vas-y les homards, les crabes...et les ailes de requins!! Alors vous vous imaginez naturellement, une aile de requin comme on la voit sur le requin quoi, forme triangle, et des frites à côté quoi. (ok, si c'est pas votre vision, c'était la mienne, je tolère la vôtre, tolérez la mienne, ci-cié. (vous parlez chinois non?)). Et ba NON, pas du tout, mais alors pas du tout du tout. D'abord, c'est une soupe marronnâtre, et quand on touille un peu, on ressort des espèces de filaments transparents...
"Mais elle est où l'aile???"
"Bah, c'est ça." me dit Jo, stagiaire mais singapourien.
"Whaat?!"
"Bah oui", me dit-il en me regardant comme une attardée, "c'est le Car-ti-la-ge"
"Aaaah ba oui...of course, of course"
Passage au testing: franchement j'ai tellement peur de m'étouffer avec tous les filaments, que je croque du bout des dents des ptits fils tout en essayant d'être présentable...
"Soo...??" me demande toute l'équipe.
Franchement, je peux pas mentir:
" It looks like...plastic noodles"
"HAHAHHAHA, you are crazy!! It's very expensive you know!"
N'empêche que. Vraiment, ça a pas de goût et ça a une tête de nouilles en plastique (faut pas oublier que c'est du car-ti-la-ge).

Entre ce genre de mets et le dynamisme environnant, je me focalise sur une valeur sûre: le vin blanc! Vraiment bon, à tel point que je ne me rends pas compte que c'est déjà mon quatrième verre. Ah oui?

Et là, j'ai l'idée du siècle, l'idée qui a franchement mis l'ambiance ce soir-là, même si j'étais à des milliers de kilomètres de penser que ça aurait ces conséquences là!
Je dis à Ann-chou (qui travaille avec moi et qui est connue pour tout croire) qu'elle est pas au courant mais qu'elle a été sélectionnée pour représenter notre équipe au concours de chant (qui bien-sûr n'existe pas) qui va se dérouler dans une dizaine de minutes. Elle tipsy, moi tipsy, la table tipsy: c'est parti. Après lui avoir dit qu'elle devait chanter en chinois déguisée en dragon (ce qu'elle a quand même cru), ma boss a tenté de rationnaliser mes excès et lui a dit qu 'elle pouvait choisir la chanson mais que sa réputation était en jeu. Et LA, c'est bon, elle était plus que convaincue. Et LA, on a compris qu'elle allait vraiment le faire, alors ma boss est allée voir la "table des managers" et a vraiment proposé le jeu (on a les events dans le sang ou on les a pas). Et la voilà 2 minutes plus tard sur la scène en train d'annoncer Ann-Chou qui vient chanter..."I gotta feeling" des Black Eyed Peas...avec comme choeur, Jo, l'autre stagiaire qui rajoute des "a good night because of CR Media!"
Et puis ma boss demande à d'autres personnes de venir chanter, des journalistes, des rédac en chef, des stylistes, des managers...
et moi!!

Déjà bien joyeuse, j'y vais en gambadant et me voilà sur la mini-scène à chanter "aux Champs-Elysées" devant tout le monde! Heureusement, y'en a qui connaissait le refrain!
Si vous êtes sages, vous aurez peut-être la vidéo...peut-être :)
Mais j'étais pas la pire, Yam (qui bosse pour A.Man) a été faire une danse en bougeant ses fesses dans tous les sens (c'est un homme)...

Alors oui, peut-être que vous pensez que c'est crazy, que c'est hallucinant. Ou peut-être que vous êtes blasés: "mouais bon c'était "l'école des fans" en mode corporate, on va pas en faire tout un plat." Et ba je peux vous dire que y'a 1000 fois pire! Rien que par exemple, le dîner annuel de l'année dernière et ce à quoi j'ai échappé.

Accrochez-vous ( et tout cela est véridique):

L'année dernière, ils étaient tous déguisés en thème "international", par exemple ma boss (singapourienne of course) était déguisée en "fermière allemande" et se balladait avec des sceaux de lait....vous imaginez le tableau??
Et ils vont tous au resto avec leur vêtements habituels et se changent ensuite dans les toilettes...un peu ambiance club échang... non?
Et c'est pas fini, après il y a les "Jeux" dont par exemple celui d'imiter l'animal que tu représentes et de le faire deviner aux autres....Je vous jure que c'est vrai.

Bref, moi c'était quand même gentil, quoi...Mais j'ai quand même trouvé ça fooouu!




photos bientôt!

vendredi 29 janvier 2010

Retour serein vers un futur plein de vertiges!!

Après avoir passé une semaine sans respirer, avec des passeports aux 5 mois de validité qui me tombaient toute la journée sur la tête, "Normalement", tout va bien maintenant et mes projets reprennent vie: Nous fuguons, Michael et moi, à Hong Kong de lundi à mercredi...puis peut-être à Jakarta en fin de semaine...qui sait, maintenant j'ai compris que le destin guidait ma route alors...Une très belle semaine nous attend en tout cas...c'est le destin qui l'a dit.

L'autre projet concret, c'est Tokyo le 12 février, avec Simon, copain d'ici, chez Tristan, mon copain d'histoire des arts à Jean Bat', qui y fait son stage d'architecture...Rien que le voyage annonce un séjour riche en aventure: Singapour - nuit à Manille - Nagoya- Shinkansen train direction Tokyo!

Le temps s'accélère, dans un mois - déjà!- mon stage se termine, et j'ai des vertiges de voyages, d'expériences, pleins la tête. Le sablier s'écoule et on veut sauver les grains de sable...en vain!

Enjoyons! Enjoyons!

mardi 26 janvier 2010

Etats d'âme

I. Fiona ou l'incarnation de la haine.
- je déteste Qatar Airways.
- je hais Qatar Airways.
- je sur-hais Qatar Airways.

II. Fiona ou la (douteuse) gestion de la situation.
- Un challenge à la James Bond: gérer à 2h du mat la prise de conscience de "vous avez jusqu'à 6h du mat (oui, ce 6h du mat) pour changer vos billets ou vous perdez environ 500 euros lalaaa"
- Une fille qui n'a pas capté que face à un challenge à la James Bond, elle était pas FORCEMENT obligée de se croire James Bond: report des billets pour Hong-Kong...à lundi prochain (oui,oui). D'où un retour à la piété qu'on n'attendait pas, mêlé à une frénésie pour le bois de toute sorte.
- Un sens des réalités permanent: négociation parallèle de la date de réservation et de la couleur des murs de la chambre avec l'hôtel (non, mais celle avec les murs bleus est carrément topissime par rapport aux autres...)
- Néanmoins une confiance en soi un peu érintée: pas de réponse concernant les murs de la chambre...
- Tout compte fait, un sens des réalités également érinté: voir point ci-dessus.


ALLeeez, il vaut mieux prendre ça comme ça, hein. Reste plus qu'à espérer être bénie...Ca serait quand même con de découvrir maintenant que je suis une James Bond ratée.

samedi 23 janvier 2010

Back to the 50's

Petite vidéo promo de Singapour...datant de 1957! Une trouvaaaaille les amis!!!



Un autre monde à peine 50 ans plus tard...


...Même si l'on retrouve certaines images du vieux Singapour encore aujourd'hui...

jeudi 21 janvier 2010

Le jour où j'ai expérimenté le cardio jam.

Ouais, et c'est pas de la tarte.

Ma copine Genate m'avait laissé deux cartes pour avoir des cours de danse gratuits au célèbre Studio Wu, à la fac SMU. Je parcours l'emploi du temps ultra-motivée, et tombe sur la description de la "cardio jam lesson": A hot and energetic dance class with the best hip-hop, pop, house, reggae and popular music. Sweat it out with energetic aerobic-like dance moves inspired by the latest hip-hop dance craze.*

Ca a l'air dynamique, je vais me sentir trop healthy et légere comme une plume apres. ALLEZ, c'est signé.

Vendredi de 12H30 à 13H15? Aucun problème, j'irais pendant ma pause dej. J'embrigade ma copine Alana, "allez cardio, c'est bon pour le coeur tout ça". Sauf que devant mon armoire, le matin, je me rends compte, honte sur moi, que je n'ai rien pour faire du sport. Au hasard, je trouve un short legging facon cycliste infame que m'avait refilé Uniqlo comme gentil cadeau à son event (ok je suis mauvaise, c'etait la première partie du cadeau, la deuxième c'etait le bon de $100!!) Allez, soyons fous, de toute façon c'est pour faire du sport alors.

Nous arrivons, c'est désert: seulement un mec qui attend tout en "slurpant"sa soupe en face de nous. On doit aller se changer dans les toilettes: trop cool le plan.

Me voila toute flambante, avec mon short élastique qui me fait des cuisses saucisson, TOP a l'aise....mais nous sommes cinq dans la salle dont deux femmes de 40 ans, un mec gringalé, une ptite jeune et Alana. Donc pas la super honte.

Et la, la prof arrive: une petite singapourienne gangsta-mama, vieux jogg, limite casquette sur le cote, qui t'explique "qu'on va faire quelques étirements puis one-two-four et ensuite one-two-step-turn-step-three-four, puis one two slide three...etc" devant nos regards carrément sceptiques...Tenez un ptit lien pour vous montrer ma prof (son prénom c'est Yiwen)...http://www.studiowu.com/content/ourteam/

Pourquoi la, j'ai le pressentiment que c'est pas complètement un cours de fitness??

Après 25 pompes, abdos et tout le tralala c'est parti: et vas-y que tu dois raper, bouger les mains dans tous les sens, les épaules avec un style que évidemment tu n' as pas. Me voila donc en cyliste noir taille XS à raper tant bien que mal, fou rire aux lèvres avec Alana...Je me regarde dans le miroir et peut-etre que vous vous en doutiez pas, mais franchement, ca le fait vraiment pas. En plus, le truc trop énervant, c'est que la nana en jogg XLL et son vieux tee-shirt, et bah elle a le style. Genre elle bouge en rythme, la tete fait un ptit mouvement en meme temps que l'épaule, trop yeah-yeah. Moi malgré mes efforts, ca ressemblait plus à une autruche qu'autre chose.

Et le PIRE, c'est que la méthode pédagogique était: "refaisons 500 fois les mêmes mouvements", et c'est pas une image 500 fois. Genre au début tu rigoles, ensuite au bout de 5 fois ça te fait deja beaucoup moins rire, au bout de 15 fois t'as envie de mourir, au bout de 20 fois, tu dis qu'en fait ça peut être un challenge genre savoir danser à la J-Lo (bah quoi faut etre ouvert dans la vie, et ca pourra peut etre me servir (WTF)), donc tu t'appliques comme une tarée, au bout de 25 fois, t'as envie de la tabasser avec ton look de gangsta si elle ne s'arrete pas tout de suite (ca monte un peu a la tete), et au bout de 50 fois, bah t'as re-envie de mourir. **

Tu sors du cours, deja t'as que des airs "WOW! WOW!" dans la tete, ensuite tu peux a peine controler tes bras qui veulent faire des "yo!" partout, genre j'ai failli sortir à la nana du food-court: "WOW! Wesh donne moi un chicken rice, femelle"; mais je me suis retenue. Après tant d'émotions (vous vous rendez compte, j'ai presque été exorcisée par 50 Cent), j'ai pourtant dû me rechanger dans les toilettes, et courir comme une timbrée pour arriver au boulot pas (trop) en retard...ce qui fut un échec.

Mais bon, jcrois qu'en terme de challenge, j'ai donné ce jour-la...hein?


*(description que j'ai évidemment lu en 2 secondes puisque c'est la que je me rends compte qu'il y a le mot "hip hop" deux fois dans la phrase...)


**Voila un exemple de photos qu'on peut trouver sur leur website...photos que j'ai vu après! Juste pour vous donner une petite impression de ce que j'ai pu vivre...en beaucoup plus relatif :)

lundi 18 janvier 2010

Passe moi le sel !

Vous saviez vous que manger des fruits avec aucun additif c'est pas naturel pour un singapourien? "Quoiii?? Tu manges ta pastèque sans sel??" "Euh ba euh ouais..."

Et là, subitement, on se sent totalement "Out" de ce monde.
Que faire si vous êtes confrontés à des singapouriens devant une assiette de fruits?
Pas de panique, cherchez vos repères sur la table, vos outils fondamentaux, ce qui au fruit est la hanse au sac (ne me demandez pas pourquoi le sac je ne sais pas), j'ai bien entendu nommé le sel mais aussi
la poudre de prunes séchées qui répond au doux nom de "plum powder".

What the hell??
Eh bien, pour les singapouriens, les fruits sont soit trop, soit pas assez.

S'ils sont trop "sweet", genre la goyave ou la pastèque, ils vont rajouter du sel. NORMAL.
S'ils sont trop acides, genre le "star fruit",
l'ananas, mais aussi la pomme par exemple (...), ils vont rajouter cette petite poudre marron clair qui "adoucit" le goût.

En fait d'après ce que j'ai compris, chacun fait un peu à sa sauce: sel, plum powder, ou les deux (laissez parler votre créativité). Et souvent, c'est aussi pour masquer le goût: les fruits et les légumes faut que ça soit bien déguisé: ici, c'est pas le truc dont on raffole. "Ba oui, la goyave tout seul, c'est carrééément inmangeable".

Ils rigolent ou quoi??! Comparé au durian, le fruit qui pue à des kilomètres et dont ils raffolent, c'est de la super blague! Je crois que même les powders magiques ne pourront rien y changer...

Tiens j'pourrais peut-être importer la mode de la fondue au chocolat?? C'est quand même beaucoup plus glam' non??
;)

jeudi 14 janvier 2010

Work - Zooms

Concours Marc Jacobs: Videz vos sacs et révélez qui vous êtes vraiment.

Univers 2010.

L'efficacité par une collègue singapourienne.
Oui, j'ai mon nom sur un sac!

Invasion de révélations...!

lundi 11 janvier 2010

"Chinois? Euh, en un sens..."

Singapour est un pays tolérant, c'est un des pays les plus hétéroclites du monde. Chinois, Malais, Indiens, Indonésiens, Philippins...et sans compter la catégorie des "expats", c'est avant tout une terre d'immigration où chaque communauté fait son nid librement. Et cette coexistence pacifique, je l’expérimente tous les jours.

Cependant, un racisme spécifique - et pour le moins surprenant- existe. Les singapouriens ont un problème fondamental avec les chinois...Oui, vous avez bien lu, les chinois…qui composent 75% des singapouriens !

Je m'explique: 75% d'entres-eux ont des ancêtres chinois et transmettent leurs valeurs, leur culture. Mais ils n'ont "RIEN A VOIR" avec les chinois de Chine...qu'ils méprisent plus que tout au monde. Et c'est fou, mais c'est unanime. Ca me rappelle le propriétaire d'un appart’ qui nous intéressait et qui était prêt à négocier avec nous car notre concurrent était chinois…et il avait visiblement très peur que l'appart lui revienne en ruines...Même au bureau, pas de problème avec ça, et ça donne un truc comme "les chinois sont bas-de-gamme, mal éduqués...Ils sèment le bazar à Singapour, viennent pour le travail, nous prennent nos boulots et, le plus offensant, refusent de s'intégrer en apprenant l'anglais"…

...Dans la vie de tous les jours, on ne s'en rend pas compte, on parle anglais tout-le-temps-avec-tout-le-monde, mais l'anglais comme langue officielle a une valeur symbolique très forte pour les singapouriens. C'est leur marque identitaire, la preuve qu'ils ne sont pas complètement asiatiques, qu'ils ne sont pas rattachés à la représentation "chinoise". C’est ce qui leur permet de se revendiquer comme différents. Et cette distinction peut aller jusqu’à l’obsession parfois, comme l'illustre le commentaire laissé par une singapourienne sur le site du Straits Time, le premier quotidien singapourien, en réaction à un article qui félicitait un jeune singapourien, major d'Oxford, qui venait de recevoir le prix de l'éloquence: "Quand j'ai lu les nouvelles, le nom Li m'a sauté aux yeux et je me suis demandée...humps, est-ce un "true blue Singaporean" ou encore un autre de ces faux singapouriens? Il est clair que je désenchanterais si ce n’était pas le cas..."

Et ce rejet de l'identité asiatique se voit partout, en particulier à travers mon principal support de travail: le magazine de mode. Les modèles, et en particulier ceux des couvertures, sont révélateurs: ils sont à 90% caucasiens. Or, les mannequins des magazines sont censés être l'idéalisation maximale de notre propre reflet, ils ont pour fonction de représenter ce vers quoi on tend inconsciemment à être...et générer ainsi une certaine créativité. Comment les singapouriens peuvent-ils se reconnaître dans le top-modèle caucasien? Leur modèle est quelqu'un avec qui ils ne peuvent s'identifier…mais dont ils se sentent beaucoup plus proches que leur propre famille, que leur propre reflet. D'ou inévitablement, un décalage permanent qui entraîne une générale atmosphère de frustration.

Je lisais dans le journal il y a quelques temps que de plus en plus de singapouriens commençaient à se plaindre sérieusement des vagues d'immigration qui touchent le pays...Certes, ils ne sont pas hyper contents de l’arrivée d’ "expats" par milliers pour prendre les plus hauts postes, mais entendent cette ouverture comme "vitale" (selon les mots du gouvernement) pour le pays qui peut ainsi exploiter au maximum leurs compétences de haut niveau. Le fait de croire que Singapour sans ses "expats" ne serait rien est, malgré tout, une croyance très forte. Mais pas de pitié pour l'immigration chinoise par contre. Pourquoi? Tout simplement parce que la plupart de ceux qui arrivent ne sont pas "exploitables", ils viennent trouver du travail, prennent souvent les petits boulots qui ne nécessitent pas de parler anglais.

Mais cette progressive rébellion des singapouriens, je vous rassure, ne mènera jamais à une guerre civile. Il y a beaucoup trop d'intérêts en jeu pour que le gouvernement fasse une mini-tentative de restriction de l'immigration chinoise. Et les singapouriens le savent bien, Singapour est en réalité un pays très dépendant de la Chine au niveau économique: depuis la chute du communisme, Singapour reste le sixième pays importateur de la Chine qui est le premier importateur de Singapour. De plus, les entreprises chinoises détiennent 47.31% du PIB singapourien...Vous imaginez le pouvoir.

Mais au-delà de l'économie, l’immigration chinoise a eu beaucoup d’impacts culturels sur la mentalité singapourienne. Même s'ils pensent sincèrement ne pas appartenir au même monde, leurs valeurs sont avant tout des valeurs chinoises héritées du confucianisme, cette idéologie qui prône avant tout l'ardeur au travail, le désir d’apprentissage, l’harmonie et la famille. Selon ses préceptes, les individus doivent nécessairement se recentrer vers la famille pour atteindre l’harmonie, le consensus, la confiance et la responsabilisation.

Je peux vous dire que c’est vrai puisque c'est exactement la mentalité dans laquelle je suis baignée. La fuite permanente de la confrontation me témoigne chaque jour de la valeur fondamentale du consensus. Par ailleurs, le sens de la famille est vraiment sacré. C'est simple, la plupart des singapouriens que je connais- y compris au boulot- vivent encore chez leurs parents…Et le fait qu'ils aient 30 ans voire plus, n'est pas un obstacle. S'il y a une raison financière à cela (les singapouriens ne conçoivent pas le fait de louer un appart, ils veulent absolument acheter, et vu le prix des apparts, c'est un investissement de plusieurs années...), ils y voient également un devoir sacré...au moins jusqu'à ce qu'ils se marient; même si dans la tradition chinoise (que beaucoup suivent encore), les mariés doivent vivre sous le même toit que la famille du marié...

Conseil personnel: ne jamais faire voir Tanguy à mes copains singapouriens, ils me demanderaient à la fin s'il s'agit d'un documentaire.

jeudi 7 janvier 2010

I love Bali*

AAAh Baali...je ne copierai pas les subtiles jeux de mots de certains de mes amis (''Tu veux savoir ce que j'ai fait à Bali? Bah...Lis" ou encore "Bali, c'était de la balle-i" (ok pas mal, pas mal)...Mais oui, Bali c'est loin d'être une bali-verne. (OK, c'était pouuuri). Bref, autant vous faire directement voyager un peu...

Bali c'est:

- d'abord un mélange de vert, rouge et fushia, avec un peu de gris cendré pour les temples.
- l'endroit où se trouve l'hôtel le plus cool du monde = 9 huttes + 1 grande table d'hôtes ( même si du coup on sait plus quoi est à qui, ainsi mademoiselle mère a naturellement piqué la bouteille de vin du suédois d'à coté sous son regard un peu gêné - fou rire) +1 piscine+des gens trop sympas (une famille d'australiens géniale, des frenchies...dont même une qui vit à Milan et bosse dans la mode (ohe ohe!), le tout posé sur une falaise, avec une vue à mourir sur place. Donc ne cherchez plus à quoi vous aspirer dans votre vie: Hotel Mû, Pecatu, Bali.**

- des singes, qui viennent même jusqu'à l'hôtel pour piquer votre crème solaire (mademoiselle mère en a fait l'expérience).

- des villes très différentes. Les trois villes les plus connues sont:

Ubud: la ville historique, une ville très verte, c'est comme-çi elle avait été construite dans la foret amazonienne, des temples, des galeries d'art (parfois les temples sont meme reconvertis en galeries...), un marché, un restaurant ou tu manges par terre sur des tapis de bambous avec vue sur un lac plein de nénuphars...J'ai adoré cette ville.
Kuta: la ville balnéaire populaire. Des plages immenses, du surf, des ptits marchés.

Seminyak: la ville people de Bali. Les restos, les magasins, les boites: c'est là-bas. Ambiance un peu too much,mais un vraiment bon resto sur la plage.

- du VTT dans la foret et à travers les impressionnantes rizières dont le vert crève la brume environnante.****



- Bien si tu veux savoir ce que ça fait d'être millionnaire. Ba oui, sachant que 1 euro c'est 13200 roupies, avec 75 euros, tu as 1 million!! héhé.
- des scooters...tous avec entre 3 et 5 personnes dessus (de TOUS ages, bébés et companies). Hallucinant...parce que ça tient! Tiens, jvais peut être lancer la mode en France. (Qui a un scooter?***)

-Cheeap! (une fois qu'on y est!). Ai trouvé un génial chapeau de paille et une ptite combinaison-short très "I am happy" (rouge avec des fleurs jaunes) pour vraiment pas cher...Voilà maintenant vous savez quelle était ma tenue durant ces 8 jours!

- des heures de circulation...hélas. L'hotel était génial car au bout du monde, reste- t'il qu'il est AU BOUT du monde! Du coup, deux heures de circulation pour se rendre dans une autre ville (cool), mais bon ça permettait des parties enflammées de l'application trivial pursuit avec des réponses parfois mémorables (quelqu'un de la famille a quand même dit que l'énergie cinétique était l'énergie liée au cinéma, et ce n'était pas Noa :))
- des masssaaaages trop buen. Le balinese massage est à tomber. Super à part une fois où la nana a carrément roté lorsqu'elle me faisait le massage et après avoir remarqué que j'avais des bijoux, m'a sorti une ptite boîte avec des bijoux qu'elle vendait (je précise qu'elle me faisait toujours le massage et que je devais la rembarrer gentillement la tête en bas - à ce moment-là, elle faisait le cou...). Mais en dehors de cette petite expérience "hilarante", les autres étaient vraiment tops.

Bref, vous l'avez compris, je rêeeve d'y retourner! Si loin de tout et coupée du monde, c'était un vrai bol d'air frais, une parenthèse dans ma vie singapourienne qui m'a fait du bien...même si j'aime toujours autant mon quotidien "fashion chicken rice"!
Pleins de bisous!

* ça, c'est pour Hugo.

** Oui je sais, là, vous venez d'avoir une révélation.

***Pruni, ça te dit qu'on s'associe??

****Je deviens poète, tiens.

lundi 4 janvier 2010

Disegni della Singapore

La famille est venue me rendre visite dans mes contrées singapouriennes!

Ballades de long en large pour ne rien louper de ce que mes yeux ont repéré depuis le 14 août; le désir de leur faire partager mes émotions, mes étonnements, ma fascination...

Découverte d'un quotidien "booms" par 4 parisiens de 5 à 35 ans selon l'estimation des chauffeurs de taxis singapouriens, sous le regard complice d'une expat française qui se revoit 4 mois en arrière...
- Hugo et Noa m'ont regardé avec un air sidéré lorsqu'ils ont vu que je mettais tout au frigo (oui y compris les pâtes, le pain, les céréales...oooh vous allez pas vous y mettre vous aussi!)...Ba oui, quand on est menacé par tout type d'insectes y'a pas d'endroits plus sûr que le frigo!
- Mademoiselle mère demande une eau gazeuse au food court. Le serveur lui répond "bien entendu" et qu'ils ont soit du sprite soit du coca. Si dans tous les food courts c'est "no way à la sparkling water", maman est vite devenue pro dans la maîtrise du mot de passe vip : "soda water", le seul qui permet de connaître un semblant de bulles non sucrées...Même si elle a vite préféré le mot "Singapore Sling". ;)-

- Noa a remixé la fameuse chanson gaie et entraînante du "a happy journey starts like that" en "a happy journey, hop hop hop", ce qui est, à mon avis, beaucoup plus simple et donne beaucoup plus de rythme à la phrase.

- Fou rire général dans le taxi avec un chauffeur complétement amorphe, qui ne m'entendait pas ou faisait semblant, et à qui j'ai dû répéter environ 35 fois la même chose, sans rigoler. Ce qui était très dur.

- Génération spectaculaire d'une crise de panique chez les singapouriens par mademoiselle Noa, 9 ans, qui a malencontreusement fait exploser la tête du nounours en ballon que ma bossinette lui avait gentillement confectionné (oui, elle est pro en la matière- c'etait d'ailleurs un nounours accroché à un coeur) dans le métro; métro qui, rappelons-le, diffuse des vidéos de scénarios de bombes terroristes qui explosent dans le métro 24h sur 24. Je peux vous dire que l'explosion du ballon a failli générer plusieurs cas de crises cardiaques et malgré nos fous rires et le craquant "sorry" de la Nono, nos chers citoyens n'ont pas DU TOUT aimé la blague. Si on peut même plus rigoler...
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En vrac...
 
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