lundi 30 novembre 2009

Survivor Trip at Kota Kinabalu

Week-end entre Frenchies à Kota Kinabalu ou KK pour les intimes!
A Borneo, en Malaisie.


Me voilà donc partie avec Charlie, Manue et Manu, Tarik, Romain, Arthur, Thomas, Felicie, Sebastien, Matthieu, J.P et Anthony...

Ils ont l'air cools, hein? ;)

Normalement, KK est à environ 2-3h de Singap, si tout va bien.
Sauf que la veille d'un jour férié, le passage de la frontière Singapour-Malaisie relève d'un véritable challenge...Une queue monstrueuse nous attendait au premier bus, puis passage de la douane, reprise d'un autre bus avec une queue interminable (on a un peu déjouer la morale au nom de notre avion), pour la douane malaisienne et encore un autre bus. Puis l'avion en direction de KK, rencontre avec Arthur un pote de Felicie qui fait un stage à Kuala Lumpur, et on finit par choper un taxi qui nous amène à l'exotique Akinabalu youth hostel, réservé en catastrophe un jour plus tot sur internet. Dortoir mais entre amis, et puis on est de jeunes aventuriers après tout...mais je ne savais pas à quel point!



Lendemain, 5 h de voiture pour rien, jour férié oblige: aucun bateau, aucune possibilite de bouger. Mais heureusement, on s'est bien rattrapé: Direction Jesselton Point, le port de KK et embarquement sur un ptit bateau pour Manouka, une ile de carte postale...


Bronzette et surtout sky fish (mais siiii vous savez...bon, regardez la photo), sur lequel j'ai litteralement rebondi de tout mon etre...mais sans presque jamais tomber (ookay,une fois), contrairement aux garçons qui m'accompagnaient. Et ouais, Et ouais.
J'avoue que l'experience "crêpe dans une poele" est quelque chose à faire avant de mourir. A retenir, le "j'ai plus de poigneeets!!!" de Romain avant de tomber dans l'eau, phrase tout droit sortie de Lost (vous savez quand le monstre arrache le bras du français, oui ba ça m'a fait penser à ça). En attendant le bateau qui devait nous ramener a KK (petit instant de panique collective car il prenait son temps), j'ai assisté au plus beau coucher de soleil que je n'ai jamais vu...Un ciel tout en contorsions...C'était vraiment magique.
Le soir, diner au marché philippin, très dépaysant. et direction le BED, LA boite de Kota Kinabalu. Un concert avec des malaises deguisées en Spice Girls version trash. Trop drole. Un de la bande a quand même reussi a conquérir une ex-ex-ex Miss Borneo: la classe, quand même.



Le lendemain, excursion au national park du mont Kina Balu, une jungle immense...et je peux vous dire a quel point. En effet, apres une montee dynamique de 2h, et une vue panoramique assez onirique (le brouillard dans toute sa splendeur) ; le retour s'est avéré beaucoup plus complexe...

Après 5h de marche au milieu de nulle part, il nous a fallu nous rendre a l'evidence: nous etions PERDUS!! C'etait l'apocalypse, de la boue jusqu'aux mollets, du brouillard, de la pluie, des moustiques...et des sangsues!

Celles-ci ont d'ailleurs particulièrement tuer mon moral. Pendant 10 minutes, je marchais croyant avoir une piqure de moustique a la cheville et lorsque je me suis enfin decidée à regarder, je me suis rendue compte qu'un truc noir me vidait de tout mon sang...! Je vous dis pas comment j'étais en panique...sachant que deux minutes après...j'en avais une autre qui tentait de rentrer dans ma chaussure!!!

A partir de ce moment la, soyons honnête, c'était fini. Je voyais tout en noir "c'est n'impoorte quoi", et me controlait car tout le monde etait plutot coooooool. Sauf qu'au bout de 4h, lorsque la nuit commence à tomber et que l'éventualité de devoir dormir dans cette jungle de tuyaux au milieu de nullepart en Malaisie avec des moustiques qui donnent la dingue et la malaria, plus la force de rien, j'étais devenue- et les autres aussi- complètement amorphe: marcher sauter marcher sauter marcher.

C'était vraiment balèze. Combien de glissades, de "j'ai failli tomber dans un ravin!", de chaussures bloquées dans la boue....bref, l'aventure avec un grand A. Heureusement, on avait quand même des professionnels dans la bande: Felicie, avec un background scout, imperturbable, impressionnante par sa pêche et son énergie; Arthur, egalement infatigable malgré quelques chutes et Charlie, dont la marche restait constamment dynamique. Franchement, les autres étaient aussi carrément super bons...sauf moi! :)
La jungle avait quand même des petits airs de réserve de tuyaux. En effet, je sais pas ce qui s'est passé, mais on a clairement suivi la circulation de l'eau: ils étaient la tout le temps, partout. L'heure commençant a tourner, Charlie et Arthur sont partis devant nous pour essayer d'intercepter le chauffeur de taxi qu'on avait commandé pour le retour avant qu'il ne s'en aille, étant donné qu'on etait deja à la bourre...Nous voilà donc avec Felicie comme coach qui nous presse pour qu'on sorte de cette jungle avant que la nuit tombe...Finalement, on arrive au milieu de champs totalement paumés, on apercoit une petite cabane, des paysans malais qui ne parlent pas un mot d'anglais nous ouvrent, estomaqués, ne comprenant pas d'où on sort...! L'un d'entre eux nous conduit à une route nationale...nous voila longeant les voitures sur une sorte d'autoroute, dans la nuit...bref, hard. Enfin l'entrée du parc n'était qu' à "500m"...

Heureusement, on arrive sains et saufs tels des survivors, on retrouve Charlie et Arthur, qui, très inquiets pour nous, avaient appelé les rangers pour venir nous chercher dans la foret!! Le taxi est là, on a alors vécu ce qu'on appelle le Soulagement. Tout va bien, on est crado mais tellement contents...On se remémore...

Mais ça dure 2 minutes pour moi, étant donné que je m'endors instantanément. Ca tombe bien, on a 2h de route avant d'arriver à l'auberge...!
Petite soirée tranquille et heure de coucher raisonnable, car vraiment morts...mais ce n'est que pour mieux repartir le lendemain: maintenant qu'on a connu, l'aventure, on peut plus s'en passer.
Pas question de louper notre derniere matinée: hop hop hop, à 9h du mat, nous étions dans un bateau qui nous emmenait sur une autre petite ile, Mamoutik, pour retrouver les joies du snorkling. Beaux poissons et coraux, puis déjeuner de délicieuses crevettes sur place!
Puis, bref passage par le petit marché du dimanche (d'ailleurs ça m'a fait penser qu'à Rennes, ils devraient vendre des lapins et des oiseaux en cage comme ici...ba quoi ca serait chouette!;)) en bas de l'auberge...et direction l'aéroport, avec toutes les petites épreuves de l'aller- mais en moins galère quand même.

Un séjour tellement riche en émotions: du rire, des coups de gueule, des sangsues, une ex-miss Borneo, des poissons, un coucher de soleil, des visages qu'on oubliera pas....Que demander de plus???
(PS: Merci à Manue pour ses quelques photos... ;) )

mercredi 25 novembre 2009

Sh-(f)oo(d)-ting

La semaine dernière, shooting pour August Man, un magazine singapourien pour homme pour lequel je bosse aussi.

Un lieu: Jones the Grocer ou "la Grande Epicerie" de Singapour. L'endroit hype ou les gens hypes viennent faire leurs courses ou déjeuner. C'est vrai que quand on rentre à l'interieur, on a envie de tout acheter. Tout a l'air succulent, mais en même temps ils trichent un peu, y'a pas une noodle soup en vente.
Mon sac, et accessoirement le menu et la devanture du magasin.
Les gens hypes.

L'appropriation subtile de l'espace...

...et celle beaucoup moins subtile...Baah, on est sur un shooting quand même!

Une équipe:

Janie, la styliste d'August Man, une fille très fun, mais qui s'investit a fond dans son travail; elle ne s'est pas arrêtée de la journée (a répété au moins 40 fois "Relaax!" au mannequin, un peu crispé- sais pas si ça a marché mais l'intention était là).

Ben, le deuxieme stylist.On pourrait croire, comme moi, que ce surnom dérive de Benjamin; mais lorsque je l'ai appelé ainsi il s'est exclaffé de rire "Pfffffaaaahahaha, it comes from...Benedicte"...Quand je lui ai dit qu'en France c'était un prénom de fille, ça l'a beaucoup moins fait marré. (moi, carrément par contre:)) C'est un mec génial super drôle mais aussi super efficace, quand il s'agit de shooting ça ne rigole pas. Tout doit être prêt et au bon endroit. Il court partout, de gauche à droite, tout le temps, avec les mains et les pieds qui se baladent partout, comme une fille! Il me récite tout fier les quelques phrases qu'il avait appris dans son livre de français ("Qu'est-ce que vous désirez?" "Ca va? Comme çi, comme ça"), c'est trop mignon! Voilà la seule photo que j'ai pu avoir de lui, et c'est pas faute d'avoir essayer: il ne SUPPORTE pas qu'on le prenne en photo!! Enfin j'ai quand même réussi à le bloquer lorsqu'il a dû se transformer en panneau pour les détails techniques d'une photo: il fallait qu'on voit le menu du resto en arrière-plan, il devait donc se mettre derrière pour le tenir!! C'était trop drôle, et j'ai découvert les dessous des photos de mode!

Le mannequin, Josef. Oui, oui, il est pas mal. (Ok il est vraiment pas mal c'est vrai, en même temps il est mannequin). J'dis pas ça pour Michaël, mais il est peut être beau, en revanche il ne sait pas distinguer sa gauche de sa droite. (conclusion personnelle de plusieurs "bouge tq mqin droite" ou "mets le pied gauche un peu plus en avant"). Ceci dit, il était assez atypique étant donné qu'il est arrivé avec son sac de bagpacker, ses converses et son voeux bermuda en jean...et est reparti comme il était arrivé, à pied, avec son sac d'aventurier, la clope au bec; malgré les insistances de l'équipe de l'avancer en taxi.

Le photographe, impossible de me rappeler de son prénom, mais il semble assez balèze étant donné qu'il me dit que c'est marrant que je vienne de Paris car lui en revient tout juste: il avait des photos à faire pour Chanel.
Dôté d'un bob au caractère fashion douteux, il a néanmoins une technique photographique bien à lui qui lui donne un certain charime. Celle-ci consiste à utiliser n'importe quoi pour créer un effet particulier sur la photo; un espèce de flou artistique "artisanal". Et quand je dis "n'importe quoi", c'est vraiment n'importe quoi, pourvu que ça fasse son petit effet. L'épicerie s'est ainsi avérée être une vraie mine d'or pour ce garçon...Le voilà par exemple avec une sucette piquée sur les présentoirs...


Son assistant, le garçon en tee-shirt rayé sur les photos, est français et qui plus est, BRETON! (le premier que je rencontre).

Des photos, des photos...et du sérieux.






Faire un shooting dans un lieu avec de la nourriture partout est un supplice pour les singapouriens. C'est simple, la maquilleuse n'a parlé que de bouffe durant les 5h de shooting. Elle est passée des pâtes au tarama, au fromage, et est devenue véritablement lyrique sur les huîtres qu'elle chérit plus que tout au monde. Elle précise d'ailleurs qu'elle les adore avec du tabasco ou de la "soya sauce"...Voilàààà.

Si elle était un peu prématurée, à 17h tout le monde ne pensait plus qu'à une chose: manger.

Ah oui, la maquilleuse me dit quand même autre chose: "Ne jamais sortir avec un top-model; c'est simple, il n'aime que lui. La seule personne qui s'aime autant que lui s'aime, c'est une top-model. La règle: un model va avec une modèle." Voilà, au moins maintenant je le sais.

Il y avait aussi un autre stagiaire au shooting, mais lui "fashion intern", attention. Très bizarre. Il ne voulait pas regarder le shooting et préférer rester surveiller les affaires et les plier (on était censé se relayer, mais en fait j'ai dû le faire une fois). Non, on pourrait croire que, face à la mission palpitante que je viens d'énoncer, je n'ai pas insisté pour qu'on échange de place, au moins quelquefois :); mais je l'ai fait maintes fois!! Stoique, aucune, mais alors Aucune envie de regarder le shooting. Curieuse, je lui demande ce qu'il aime faire: le stylisme, la recherche des tendances...Rien, il n'aime rien...et n'a pas décroché un mot du shooting...même s''il était gentil. Voilà, c'est comme ça que j'ai compris que je n'étais pas Exactement une stagiaire singapourienne classique...avec tous les désagréments que ça peut entraîner.

Enfin, en tout cas, journée shooting très sympa, ça m'a permis de prendre un grand bol d'air frais ou d'huîtres au tabasco, au choix.

:)

jeudi 19 novembre 2009

Un jour d'anniversaire au sein d'une équipe marketing singapourienne.

L'équipe de choc non prête.
L'équipe de choc prête.

La préparation de la surprise pour l'anniversaire d'Annie...


La surprise d'Annie.


Les gâteaux d'anniversaire dans la cafétariat du bureau...


Dans ma boîte, la créativité s'exprime partout.


lundi 16 novembre 2009

La video qui a rendu tous les singapouriens hilares.

Il s'agit de l'interview de Ris Low, 19 ans, Miss Singapore 2009 du 31 juillet 2009 au...29 septembre 2009!!

Cette vidéo a été vue plus de 500000 fois sur YouTube et a vraiment fait le tour de Singapour, faisant passer Ris Low de Miss Singapore 2009 à Miss Singaporean Clown 2009.

Pourquoi?

Tout d'abord les Singapouriens furent vraiment outrés par son niveau d'anglais ("qui est un must a Singapour"), vous allez voir ca sur la video, ce qui les a quand meme franchement fait marrer (vous auriez vu toute mon entreprise regroupée devant un mini-ordinateur et morte de rire à chaque fois que la Miss prononcait une phrase...)

Mais au-dela de ca (la pauvre, elle ne parle pas bien anglais, ca m'a sensibilise vous comprenez), elle est franchement..."peu intelligente". A tel point qu'on dirait une caricature. Et le plus drole, c'est qu'elle a tellement suscité une vague de foutage de gueule, que les juges ont ressenti l'obligation de se justifier:

"During the final competition, [Low] spoke perfectly good English, had a good answer, and performed very well to impress the eleven judges that she was good enough to win." (En gros, a la competition finale, Ris Low paraissait hyper-intelligente, c'est vraiment bizarre, vous etes sur que c'est la meme? Ou peut-etre a t'elle vécu un traumatisme??)

En parlant de traumatisme, il se trouve qu'elle en aurait un justement. Elle a en effet révéler (je ne sais pas si c'etait sur ordre du gouvernement pour trouver une excuse a tout ca, c'est horrible bref) qu'elle ne peut s'empecher de tout voler depuis toute jeune, à savoir, detail important et selon son propre témoignage, qu'elle a meme volé des cartes Pokemon quand elle était en "Primary One".
Toujours d'apres elle, l'acte lui procurerait une sensation d'accomplissement: "that you've done something and you got away with it." (littéralement,que tu fais quelque chose, et que tu obtiens quelque chose)...chais pas vous, mais moi je trouve ca brillant.

Paradoxalement, cette fille est devenue une star a Singap, tout le monde la connait et en plus, elle a instauré des nouvelles expressions super-tendance: BOOMZ! et SHIMS!(Un de mes collègues Yam utilise ces expressions au moins une fois par jour)
En parlant de Boomz, regardez ce que j'ai trouvé sur le site urbandisctionnary.com:

1. Boomz
adjective
1 a Boomz outfit: remarkable, extraordinary, staggering, incredible, outstanding, amazing, astonishing, marvelous, phenomenal, splendid; informal fabulous, fantastic, stunning, tremendous, jaw-dropping. ANTONYMS ordinary.
2 she was looking.. Boomz! See beautiful.

*First coined by Ris Low, ex-Miss Singapore World 2009, during an interview with Strait Times Razor TV.
"If I'm feeling naughty then I'll be wearing something RED and LOUD. Something....you know? BOOMz!"

La preuve!

Vous vous demandez si c'est à cause de tout ca qu'elle n'est restée Miss Singapore 2009 que 2 mois. Non, et ce n'est pas non plus en relation avec les scandales typiques de nos Miss France étant donné que Playboy est interdit ici.
Il se trouve que les autorites ont decouvert que depuis mai 2009 elle avait été impliquée dans 5 fraudes de carte bancaire et avait largement usurpé l'identité de leur proprietaire...:) Elle avait pourtant prevenu qu'elle ne pouvait s'empecher de voler!!!

Ca a fait un véritable scandale national...car c'était aussi la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Ris Low devait-elle conserver son titre?? (Qu'aurait fait Genevieve, je me le demande...)A cette question les Singapouriens repondaient qu'ils n'allaient certainement pas payer pour elle.
Fin septembre, Ris du rendre sa couronne avec regret...Ce fut la fin d'un règne.

Anyway, enjoy!

This is not stupid, this is ridiculous.

"This is stupid".
Voilà l'exemple typique d'une expression qui ne passe pas ici.

En France, on a l'habitude (enfin j'en connais plus d'une dans mon entourage) d'employer cette expression un peu pour tout, "c'est stupide, c'est absurde", pour des choses importantes comme pour des choses totalement anodines, ça rentre dans la conversation, ça en sort et personne n'est choqué.

Ici, si ça a presque valeur d'insulte. Si un jour vous leur dites dans la conversation que ceci est "stupid", attendez-vous à avoir les yeux de votre interlocuteur braqués sur vous, et là, d'un seul coup, de perdre 10 points sur l'échelle de l'estimation qu'il vous porte.

Mais ce qui est funny, c'est que "stupid" ne passe pas mais "ridiculous", si- et même (très) bien. Meme si vous le dîtes en face de la personne...enfin en tout cas, on ne vous hait pas jusqu'à la fin de vos jours.

Donc, vous l'aurez compris, dorénavant, ma nouvelle phrase fétiche est "this is not stupid, this is ridiculous". D'abord.

mercredi 11 novembre 2009

Ou l'art de devenir puissant.



La semaine dernière, expo au National Museum: "Singapore - a biography".

Un moment très agréable, car je découvre un paradis caché en plein milieu du brouhaha du samedi après-midi du quartier de Dobby Ghaut: un batiment de l'époque coloniale, qui, dès le pas de la porte, dégage une vraie plénitude. A l'intérieur, peu de monde, des initiés surtout. Me voilà sortie un temps de Singapour, pour rentrer dans un univers suspendu au temps.

"Singapore- a biography", c'est comme une séance de cinéma en 4 dimensions. Mes écouteurs sur les oreilles, je rentre dans un film qui me projete dans toute l'histoire de Singapour.

Voila, en notes, ce qui m'a touchée:

Au 14eme siècle, Temasek (la ville de la mer en javanais)...
...est baptisée Singapura par un prince du sud de l'Indonésie....
...l'arrivee de Sir Thomas Raffles en 1819, un britannique qui en prend le contrôle pour faire face à la domination commerciale des Néerlandais dans la région...
...une colonie anglaise de 1867...à 1965.

J'apprends l'existence, ici aussi, d'un traumatisme de la Seconde Guerre Mondiale: "les années noires de Singapour" de 1942 a 1945 avec l'occupation japonaise, les tortures subites.

En 1959, Lee Kwan Yew devient Premier ministre, c'est-à-dire le premier Premier ministre de Singapour, amorçant le processus de décolonisation britannique.

J'apprends ici aussi l'incroyable influence du communisme sur la population, l'apparition de leaders jeunes et vigoureux qui veulent changer le monde et la concretisation d'une nouvelle ere pour un peuple plein d'espoir avec la creation du PAP, the People's Action Party...toujours au pouvoir aujourd'hui, mais qui s'est écarté du communisme par lequel il s'était à l'origine affirmé.
Même si cette question de l'héritage communiste est fascinante, car en réalité, cet héritage est très riche dans la vie de tous les jours...J'en parlerai une autre fois.

La constitution d'une identité...
...Quelle identité, au fait?

Une société qui s'émancipe progressivemment de ses origines asiatiques avec les années 60, la révolution de la femme, le Rock and Roll...Ca peut paraitre sidérant, mais ça aussi, les Singapouriens l'ont connu!


Une urbanisation croissante: d'un port de pêcheurs, on passe à une ville qui défie le temps et l'histoire. Le déplacement de la population des villages dans les premiers HDB, le dépaysement et les efforts impliqués par le fait de vivre pour la premiere fois dans un appartement, la découverte de nouvelles relations (on ne connait pas forcément ses voisins...)...

Mais en même temps, une société qui est profondément angoissée par l'éventualité d'une indépendance; un gouvernement qui veut le rattachement du pays à la Fédération de Malaisie pour (c'est une version mais il y en a beaucoup a Singap...) se protéger de l'entourage musulman en cas de guerre, et se rallier a l'Asie...rattachement effectif en 1963.

Cependant, en 1964, des conflits éclatent entre le PAP (Singapour) et the Alliance Party of Malaysia. La Malaisie veut mettre fin a la fusion du fait (marrant, mon equipe ne savait pas ca...) d'un déséquilibre démographique que causait le nombre de chinois venant de Singapour par rapport au nombre de malais...Ma coloc aurait entendu que le Premier Ministre a alors pleuré pour la premiere fois (et la derniere d'ailleurs) à la tv devant des millions de spectateurs...
Ce qui est troublant, c'est que lorsque j'ai demandé à mon équipe elle m'a répondu que Lee Kwan Yew voulait l'indépendance et qu'il apparait aux yeux des Singapouriens comme la figure la plus importante de l'Histoire de Singapour, qu'il a révolutionné le pays...et ça, je suis sûre que c'est vrai. Peut-etre a t'il été hyper-pragmatique et a changé d'avis dès le refus de la Malaisie...

Je ne sais pas si ce refus a entrainé un déclic dans la pensée des singapouriens, mais ce qui est sur, c'est qu'une fois l'indépendance proclamée, Singapour savait qu'elle serait aurait un destin à part, et que plus rien ne serait comme avant.

Même si les liens avec la Malaisie sont ambigus un temps, les ambitions des pays sont, dès l'origine, différentes, et c'est particulièrement explicite avec la création d'une compagnie aérienne singapourienne indépendante. En effet, tandis que la Malaisie vise avant tout la distribution de vols locaux (il ne faut pas oublier l'immense taille du pays), Singapour, minuscule territoire, ne rêve que d'une chose: conquérir le monde, en se tournant vers l'exterieur. Les jeux étaient faits.


La question est que serait devenu Singapour si elle était restée rattachée a la Malaisie...? Et bien, je suis prête à parier qu'on aurait revu le premier ministre pleurer à la tv.

dimanche 8 novembre 2009

House moving - Destination: ups (and downs) !!

Me voila installée dans mon nouvel appart avec mes colocs et copines Sheetal (la mauricienne) et Alana ( la canadienne). Week-end chaotique: nettoyer-ranger-préparer l'HouseWarming 2009...un appart avec des bonnes et des mauvaises surprises.

Je commence par les bonnes (meme très très):
-


Maic c'est aussi par l'housewarming qu'on a eu les preuves expérimentales de deux bonnes surprises:

- Il se trouve qu'on peut VRAIMENT caser 50 personnes dans le salon (par contre, le defi "without aircon" c'est vite reveler impossible).





- Il se trouve egalement qu'on peut VRAIMENT sauter du balcon dans la piscine.


- Nos voisins de palier - un jeune couple composée d'une tcheque-russe et d'un singapourien qui surkiffent le poker- sont chouettes mais aussi surprenants:
En gros, la fille fait beaucoup de photographie et organise des shootings à titre personnel. Elle a debarqué juste avant la fete: "urgence urgence, il me manque un modele pour demain, elle est malade, j'ai engagé une maquilleuse et tout et tout, et je DOIS faire ça demain. Alors? Ca vous dit?" Mes colocs ne peuvent pas...Euuh ba pourquoi pas! Ca va etre à east coast au bord de la mer avec des robes vintage. Evidemment à titre bénévole mais ca peut etre drôle!
Le moins drôle est qu'elle vient frapper à la porte à 11h du mat (et en dehors du fait que je me sois couchée très tard, vous comprendrez plus tard pourquoi je n'ai pas pu dormir plus de 4h) pour me dire qu' "on y va dans une demi-heure". AAAAAAH. Un philadelphia toast dans la bouche, un balai dans une main pour tenter de ramasser les miettes des chips de la veille, et mes vêtements dans l'autre, je tente de la jouer pratique.
Je les rejoins comme une fleur dans la voiture en essayant de donner une impression "le soleil vient de se lever...l'ami du petit déjeuner, lalalalaaa" (métaphore - relativement conceptuelle je l'avoue - pour siginifier "je pète la forme") tout en me demandant en réalité ce que je fais là et où je vais.
Le voyage commence: on va chercher l'appareil photo qu'elle loue, la maquilleuse et l'autre "model", une amie de la maquilleuse pas plus experte que moi. Tranquille, quoi. Passage au McDrive (quand je vous dis que c'etait pas un vrai shooting, franchement vous avez deja vu un model manger un mcdo avant un shooting??) pour un repas sur le pouce (je sais pas s'ils l'ont joué strategique genre on fait semblant de lui donner un mc do mais en fait on oublie négligemment le deuxième sac où se trouve son McChicken au péage... - oui, parce qu'en fait c'est ce qui est arrivé, donc en fait j'ai mangé comme une mannequin: 4 nuggets.)

En fait, c'etait tres sympa, j'ai enfile deux robes vintage et ai experimente deux maquillages assez originaux (dont un avec un subtile petit coeur rouge sur la joue) et ce qui etait cool c'est le reste de l'equipe n'assistait pas aux seances photos. Un moment, elle m'a demande de m'asseoir avec des malais qui etaient assis sur la plage, y'en a un qui s'est leve pour prendre une photo avec son telephone portable! Le seul moment moins cool est lorsqu'elle a voulu que je m'allonge dans une sorte de prairie qui ressemblait plus a une jungle qu'autre chose...Un vrai défi... Bref, c'etait marrant, peut etre vous laisserai-je voir le resultat lorsque j'aurai les photos...!
(Je viens de me rendre compte que ce tiret etait destiné a vous parler de mes voisins cools. Bref, apres avoir un peu divagué, je continue l'étude de mon nouvel appart).

Apres les trucs chouettes, ya aussi les trucs moins chouettes:

- La découverte a notre arrivée de quelques jolies betes mortes dans la cuisine, du fait d'un récent pest control, a savoir des cafards (deux fois la taille des notres- OUI, j'ai cru que j'allais mourir). Apres les pigeons...decidement les betes m'aiment ( ba oui, il vaut mieux faire de l'humour etant donné que j'ai failli sombrer en depression). Tous les singapouriens sont apparemment "used to", a tel point que le jardinier qu'on est allé chercher en nuisette a 7h du mat avec ma copine Alana pour retirer un cafard mort n'a meme pas eu besoin de mouchoir pour l'enlever hahahahaaaaa...!!! Donc oui, ils ont l'air d'etre relativement indifferent au probleme...mais moi non!!! Et mes colocs non plus, et je peux vous dire qu'on a mis des feuilles d'une plante asiatique reputée pour les faire fuir partout dans la maison. Mais heureusement, je crois que mes ardentes prieres ont marché, etant donne qu'on en voit plus (croisons les doigts, croisons les doigts).
- Quelques autres voisins un peu moins funny qui, a minuit, nous ont menacé d'appeler les flics dans 10 minutes si on arretait pas de faire du bruit (bon, ok, c'est vrai que c'était quelque peu bruyant, mais bon c'est une house-warming, right?), et vu que c'est sur moi qu'est tombée la menace et que j'avais aucune envie de me retrouver en prison (metaphore (je pense!) mais j'ai une peur bleue des policiers singapouriens!), ils ont bien choisi leur cible, car ni une ni deux j' organisais un subtil "moving" a Clark Quay...ba oui, j'avoue je l'ai pas joué trop rebelle. Bon du coup, la fin de la soiree a été un peu précipitée, mais j'ai pu quand meme en retrouver certains au point de rendez-vous.
- Enfin, la vue de ma chambre: le jardin d'enfants de la résidence.
Mais quand je dis "ma vue", ce n'est pas "tiens-il-y-a-un-jardin-d'enfants-a-l-horizon-c'est-charmant", entendez bien que je suis COLLEE a lui. Donc que j'ai les petits enfants qui jouent tout en regardant a quoi ressemble ma chambre...et le pire c'est que les parents participent a la performance en me faisant des "coucou". Heureusement, ca n'est arrivé qu'une fois, mais je crois que je dois bannir les siestes a la maison le samedi. Alors evidemment j'ai tenté de faire peur aux enfants lorsque les parents regardaient ailleurs, mais ca n'a pas trop marche. Oui, ce que j'ai oublié de préciser c'est que cette petite mascarade a commencé a 9h du matin, samedi. Vous comprenez donc pourquoi j'étais ravie, moi qui m'étais couchée fort tard la veille...Bref, je croise les doigts pour qu'il pleuve tous les samedis matins.


Donc des bons et des mauvais cotés, meme si sincerement les bons sont carrement topissimes...et puis comme dit le principe: "On peut pas etre beau et intelligent a la fois", hein?Autant je ne pourrai pas faire de compromis avec les cafards, autant, pour cet endroit incroyable, je veux bien me sacrifier pour que les enfants puissent gambader a 9H du matin le samedi au-lieu-de-regarder-la-tele-comme-tous-les-enfants-normaux-mais-la-normalité-n'est-pas-de-ce-monde.

;)
 
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