mardi 20 octobre 2009

Bangkokoisée

Bangkok - Fevrier 2000- Fiona 12 ans- en "famille"...Noa n'existe pas encore...
9 années plus tard: Bangkok - Fiona 21 ans - seule, cette fois. Qui aurait cru?
Au checking des passeports ça commence bien, j'ai failli être mise en prison car j'ai accidentellement lâché à un officier qui faisait passer toute la queue d'à côté sur pleins d'autres files (pendant que ça faisait une heure qu'on attendait) que c'était "stupid". Il a été très énervé et m'a dit "YOU are stupid". Never mind, mais ça m'a cassé ma joie pendant quelques minutes (c'est vite passé quand même, je vous rassure- mais j'ai bien compris le message: fermer sa bouche devant un thailandais).
Dans le taxi, entrée en fanfare dans Bangkok avec une musique thai à fond. Tapotement des doigts du chauffeur sur le volant en rythme...je dois dire qu'il réveillait vraiment la musique.Sonnerie de telephone mémorable: on dirait un coq qu'on égorge sur fond de musique thai. Avant de revoir Bangkok, je prends le temps de me rappeler les souvenirs qui me sont restés d'il y a 9 ans: les odeurs écoeurantes, les centres commerciaux dans des grands hangars,les nouilles marrons et plates, les temples...mais aussi les souvenirs que je voulais absolument rapporter: les imitations Nike et les autocollants Hello Kitty.

A peine arrivée, je me rends compte que Bangkok n'a pas changé: les odeurs de friture, de vapeur vont arrivent instantanément...et j'aime. Virgine habite dans une agréable résidence d'un standing assez élevé completement paumée au milieu de petites allées de petites cabanes de tolle et de bois, de petites échoppes avec les cuisines devant les portes...fascinant de charme.



Promenade au Wat Po: le plus grand complexe de temples sur Bangkok...j'en avais été marquée. Toujours aussi beau.

Puis là-bas, massage traditionnel thai basé sur la réflexologie...on t'étire dans tous les sens dans un silence complet et on t'offre un thé rafraîchissant à la fin du massage...ultra reposant, j'en suis ressortie comme avec une heure de sommeil en plus...même si, bon, les doigts dans les oreilles enfoncés jusqu'au cerveau, j'avoue que c'était pas ce qu'il y avait de plus agréable.

Déjeuner dans un joli et bon restaurant, même si la vision des maisons en tôle et de la petite qui jouait derriere le rideau gracieusement offert par le resto afin de cacher la façade de la cabane, m'a laissé un creux dans l'estomac.



Petite pause dans un café très mignon, papotage entre copines et rédaction de cartes postales...un joli moment.


Ballades dans les rues de Bangkok, et, un peu par hasard en suivant les quelques fleches qui indiquent le musee des barges royales, on emprunte de longues allees de quartiers defavorises.



Meme si les gens sont souriants et agreables, la tentation de croire a un piege pour la parano que je suis etait relativement proche-et c'est vrai que les petits panneaux ecrits a la main ne contribuaient pas a me rassurer- mais en fin de compte, nous sommes vraiment arrivees a ce musee...qui avait en realite beaucoup moins d'interet que le musee vivant qu'on venait de traverser...
Le soir, ballet d'une compagnie new-yorkaise au Thai Cultural Center, centre pour le moins introuvable puisqu'on a pris deux taxis qui ne parlaient pas un mot d'anglais et nous l'ont dit au bout de 20 minutes de visite de la ville; puis un autre qui s'est permit de nous arnaquer "mais moins que les autres car de toute façon, si on vous dit un prix pas cher, on vous fera tourner en rond pendant 2h, donc jpréfère être honnête et vous prendre directement 200bat". Et tout ça en français s'il vous plaît. Mais tellement content d'être LE chauffeur de taxi qui parle aussi anglais et aussi français qu'il se jetait des fleurs durant 4h alors qu'on était ultra à la bourre. A un moment, il voulait même nous donner son numéro de téléphone tellement il croyait qu'on l'avait adoré. Virginie lui a gentillement répondu "non merci" et elle s'est tout bonnement prise un "fuck you" et un "shut up" à la figure. Ravissant taxi driver. Bref, on arrive en catastrophe au spectacle, on passe quand même aux toilettes et on s'apprête alors à taper un sprint lorsqu'à ce moment là, l'hymne du roi se fait entendre. Et là, j'entends Virginie me chuchoter discretement qu'on ne doit pas bouger: tout le théâtre est debout. Mais, moi, j'étais déjà dans ma lancée du sprint. Je ne vous dis pas la scène, avec l'appareil photo autour du cou, les sacs, les mains en l'air, le sourire qui me chatouille les lèvres et dont je m'efforce de me débarasser, étant donné qu'ici on ne rigole vraiment pas lorsqu'il s'agit du roi.

Assises dans nos sieges, trop hate que le ballet d'une compagnie new-yorkaise commence enfin.

Mais premier tableau: un homme deguise en troubatour qui court sur toute l'estrade durant 5 minutes. Well.

Puis des danceuses entrent en scene, mais au bout de 2 minutes elle se casse la figure sur scene. La salle est hilare. Mais vraiment.

Et puis on comprend: "C'est un spectacle cooooomique, on rigooooole"(Elie Kakou va parfaitement ici). Toutes les danceuses sont des hommes. A chaque bourde, la salle devient une vague de rires...Ce qui est un peu frustrant, c'est que les dqnceurs ont des competences, mais pour le spectacle, ce sont avant tout des clowns...ce qui n'est pas forcement une mauvaise idee, sauf que les Thailandais s'ennuyaient presque lorsqu'il n'y avait pas un gag, y compris lorsque les danceurs...dancaient!! Mais au final, c'est sur qu'il y avait des moments droles, le genre d'humour 15eme degre, et ca m'a beaucoup fait penser aux Monty Python...meme si, jsuis un peu restee sur ma fin, quoi!

La soiree du lendemain etait culturelle mais dans un sens beaucoup plus, euh, comment dire...pratique.

Passage au Red District Nana, un des quartiers "chauds" de Bangkok, beaucoup de monde, de nationalites differentes aussi. Comme ca ressemble a une fete foraine un peu miteuse style annees 80/90 avec des ecritures en neon. Un etage, un couloir sur lequel mes amis me disent de circuler rapidement, les travestis sont deja en train de toucher leurs bras - au moins ce qui est cool, c'est que quand vous etes une fille, personne vous embete dans ces endroits la.
Mes yeux se baladent partout,meme si nous marchons en silence et j'ai comme une sensation de retenir ma respiration dans l'estomac. Parfois je ne peux pas m'empecher de prendre des photos de l'environnement, sous le regard peu amical des ''professionnels". Des rideaux sur les bas-fonds se levent pour tenter de nous attirer, des flash de tas de filles sur des estrades s'enregistrent dans ma memoire. "Qu'est ce qu'elles ont l'air jeunes!" est la seule phrase que je prononce durant les 10 minutes de visite du quartier de Nana. Meme s'il y a des prostituees a Singapour (et encore dans un seul petit quartier), ca n'a juste rien a voir.


Le lundi, pendant que Virginie bosse, ballade a Chinatown, seule avec mon reflex. Un Chinatown qui a des airs de souks de Tunisie ou du Maroc. Un charmant bordel, des allees archi-etroites, des odeurs de bouffe, des choses etranges: de la nourriture indescriptible, parfois on se demande si ce ne sont pas des insectes frits qu'on nous propose, ou encore des especes de gateaux plutot douteux faits a base de pate visqueuse et violette.
Des magasins de bijoux et d'accessoires cheap, des stands de legumes, de fruits, de bouffe, des magasins de farces et attrapes: tout est melangé.






La ville est pleine de couleurs. L'impression d'etre au milieu de nulle part est a son comble.

Marcher sans but precis, se laisser entrainer par le hasard dans les dedales de rues, m'apparait comme un vrai moment de plenitude.
Puis, je prends un tuk-tuk pour rentrer chez Virginie. Une experience. On a l'impression que c'est une attraction tellement le chauffeur conduit mal. Mais en fait, tout est normal: les deux mille voitures autour de toi conduisent elles aussi tres mal. Donc ca donne une certaine harmonie au mouvement de ton appareil photo qui menace de s'envoler a chaque tournant. (Je tiens quand meme a preciser a mes divers actionnaires que l'appareil photo n'a rien eu- ouf). Une reelle aventure donc, ce tuk-tuk.

Il faut quand meme dire qu' au niveau embouteillages, il y a un vrai niveau. A n'importe quelle heure, que ca soit dans un sens ou dans l'autre, les voitures s'alignent a perte de vue et stagnent durant des heures...c'est dingue!

Bilan, un Bangkok qui n'a changé des images qui me reviennent, mais plus que la ville c'est mon regard qui a changé. J'ai scruté les visages de Bangkok au détail près avec dans la tête de la musique thai, un air de jazz du Banian Tree ou encore les fredonnements de "Get around town gentlemen" de Revolver par Virginie...

2 commentaires:

  1. keep going on Fiona ! enjoy and we'll enjoy too ! bisettes ++ jeanne

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  2. Article Génial, vraiment ma vision de Bangkok que tu as pu saisir en deux jours... à bientôt

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