jeudi 11 mars 2010

Viet Nam

Après trois jours au Cambodge, nous nous envolons vers notre seconde destination: le Vietnam! Transfert éclair au Laos, et direction HANOI!

Pour moi, HANOI s'écrit forcément en majuscules. En effet: ce cri, c'est toute son identité. HANOI, c'est avant tout le mouvement: un saut dans un univers qui vous happe entièrement. C'est une ville qui ne s'arrête jamais, rythmée par les trajectoires uniques des centaines de scooters qui défilent devant vos yeux, créeant un flux continu, une sorte de papier calque sur vos yeux qui filtre votre regard en permanence...Entrer dans la ronde n'est pas une mince affaire. Il faut accepter de jouer le jeu: prendre le risque de traverser la rue et rejoindre l'autre rive.


HANOI, c'est une ville qui déborde.

Qui déborde sur le temps: noctambule, ses lumières ne s'arrêtent jamais de briller.

Qui déborde sur l'espace: pas de règles de circulation, pas de limitation du territoire. Chaque recoin est appropriable. La rue est une partie du chez-soi, c'est une pièce de vie à part entière. Il n'y a pas de frontière avec le reste de la maison, on assiste ainsi souvent aux dîners familiaux. Les ouvertures sur la vie privée sont partout. Cette appropriation des lieux dépasse le seul cadre de la rue: ce sont aussi les échoppes qui semblent appropriées étant donné que certaines sont quasiment vides; des bâtiments français datant de l'époque coloniale reconvertis en bureaux comme par exemple celui que nous avons visité à la dérobée et qui ressemblait fortement à un ancien lycée...Les murs semblaient de leur couleur d'origine et les extincteurs, sous les tonnes de poussière et de toiles d'araignée, présents depuis des années. C'est, à travers l'incroyable conservation des bâtiments que ce soit les maisons coloniales ou les bâtiments administratifs, la redécouverte de l'architecture française, de son identité.

HANOI, c'est aussi les tables de dinette de la rue autour desquelles on s'asseoit sur des mini-tabourets. C'est se faire griller des légumes et de la viande dans la rue, c'est manger des Phô et des Bun Bo...
C'est aussi découvrir un pays très fortement ancré dans le communisme; la fascination pour Hô Chi Minh- le héros de l'indépendance nationale- que j'ai quand même vu en vrai dans son mausolée; les touristes souvent beaucoup plus âgés que nous, nostalgiques des années de gloire du communisme...

HANOI, c'est aussi des vendeuses de bananes qui te file son chapeau et ses paniers en te disant "photo! photo!" et qui t'oblige ensuite à la payer en échange...:) C'est aussi la frustration de savoir qu'on nous arnaque quand on mange dans la rue...La frustration de ne pas se comprendre du fait de la barrière de la langue...D'être malgré tout intrus dans le décor.

Mais c'est aussi la chance de se faire faire une robe sur mesure grise anthracite et vert jade pour seulement une trentaine d'euros...et de se faire offrir des shots d'alcool de riz par la table d'à côté au resto !!

Au delà d'Hanoi, voyage de deux jours à la Baie d'Along. L'idée est belle: naviguer sur un bateau traditionnel à travers la baie et passer la nuit sur le bateau. Un paysage magnifique au calme parfait mais, hélas, des milliers de touristes environnants. La mer a une couleur
impressionnante, un vert jade unique...mais les bouteilles en plastique qui y flottent laissent un goût amer. On visite néanmoins des grotres impressionnantes , on fait du kayak (oui môsieur), et on rencontre des allemands, des anglais, et deux français d'Hec (Reb, j'ai checké, tu ne peux pas les connaître, trop vieux) en break pour six mois avec qui on a bien sympathisé.

Une soirée mémorable surtout: le karaoké comme attraction nocturne sur le bateau perdu au milieu de la baie. Avec Edouard, l'un des Heciens qui avait un style fortement inspiré par Indiana Johns (avec même la pipe), on a accepté de jouer le jeu, sous les regards amusés. Nous voilà sur "Paroles, Paroles" et "Emmenez-moi", sous le regard approbateur du capitaine qui a ensuite enchaîné 5 chansons déprimantes en vietnamien, ce qui était bien sûr très drôle. D'autant plus que l' équipage s'est ensuite fendu la poire à faire répéter à certaines personnes des mots vulgaires en vietnamien, avec pour conséquence des fous rires très contagieux!

Un retour sur HANOI difficile après deux jours de calme total. Le retour au chaos demande une réadaptation assez laborieuse où il faut savoir maîtriser ses nerfs...Nin Binh nous appelle dès le lendemain. Direction cette petite ville à 2h d'Hanoi censée incarner la campagne vietnamienne. A part les buffles sur la route, campagne vietnamienne il n'y avait point; mais plutôt gros camions et tonnes de scooters...Après avoir démonté une moto en passant avec mon vélo et m'être arrachée la jambe, nous avons décidé de remettre notre escape au lendemain...On va manger un espèce de porridge tout en tenant un langage de sourd avec le propriétaire, trop marrant mais complètement bourré à l'alcool de riz. Ce qui est génial, c'est qu'il adorait poser sur mes photos.

On choisit, un peu sceptique, une sorte d'excursion pour le lendemain, avec un couple d'irlandais et deux anglaises. Première escale: Tam Coc. Et ba, ça été ma révélation du Vietnam. C'était absolument grandiose. Nous voilà sur une petite barque dirigée par deux vienamiennes, au milieu de montagnes, de la brume et des chèvres. Beaucoup de petites barques mais la plupart transportent des vietnamiens, surtout des enfants, hyper heureux de nous dire "hello, what's your name?" Du coup, on faisait hello de chaque côté, ça faisait un peu Reine d'Angleterre, mais bon...ils étaient vraiment craquants.
Visite de deux temples des dynasties vietnamiennes les plus connues, le Temple Ding et le Temple Leh.

Ce voyage se clot par une dernière anecdote: j'avais Victor Hugo pour voisin dans la salle d'enregistrement du vol Hanoi-Singapour. Je vous jure. Ou alors son fils, petit-fils, sosie, plus grand fan...mais un truc dans le genre. Très imposant, avec des petits yeux profonds, un grand nez droit et bien sûr une barbe blanche. Victor Hugo, vous ici?? J'avais vraiment du mal à ne pas le regarder. Un peu gêné, il a sorti un bouquin, "De Praid op de Turpitz". Qui m'éclaire?

Voilà, un séjour au Vietnam inoubliable: j'ai quand même vu en vrai Jean-Maxime, Hô Chi Minh et Victor Hugo; mort, vivant ou réincarné. Pas mal, non?

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